Pour tous les coureurs à pied il y a toujours une course mythique que l’on rêve de faire un jour.

Pour moi s’était gravir le Mont Ventoux ; je vis à Orange depuis 2001 et dès mon arrivée dans la région j’ai été envouté par les cimes du géant de Provence qui se profile à l’horizon.

Comme beaucoup de Français j’ai rêvé franchir ce col mythique en regardant tous les champions du tour de France derrière mon poste de télévision.

Il y a 2 ans j’ai appris qu’une version pédestre de la célèbre ascension du Ventoux existait : le semi-marathon avec ses 21.5km et ses 1610m de dénivelé positif. A l’époque je me sentais encore trop novice pour m’inscrire à une telle course ; puis il y a un an j’ai tenté l’aventure.

Et quelle aventure, car gravir le mont Ventoux c’est magique, bien sur c’est avant tout une épreuve sportive difficile mais c’est tellement beau, tellement mythique que l’on est sur motivé durant tout le parcours ; avec une arrivée extraordinaire au sommet.

De cette 1^ère montée j’en garde un souvenir impérissable ; bien des mois après je revois les lacets impressionnants du Mont Chauve, je revois tous ces noms de grands coureurs noté tout au long du parcours sur la chaussée et je revois ce sourire et cette main tendu du responsable de la course sur la ligne d’arrivée…

Mon récit de la course de 2012 :

http://joelrunning.eklablog.com/semi-marathon-du-mont-ventoux-1610-m-de-denivele-positif-a48225387

L’année dernière j’avais fait la course avec mon ami Christophe et comme moi lui aussi voulait cette année remettre le couvert ; finalement Denis et Jérôme seront aussi de la partie pour l’édition 2013.

Samedi 27 juillet nous allons retirer les dossards à Bedoin et on prend une photo souvenir avec M. CONSTANT le responsable de l'épreuve :

Merci à mon pote Christophe pour toutes ces magnifiques photos :

 

Depuis plusieurs semaines avec mes amis on attendait ce grand jour, on a enchainé les entrainements  « montée » dans les dentelles de Montmirail en caressant l’espoir de nous transcender  le jour de la course.

Une petite présentation du profil de ce semi hors norme ; un tel profil en fait une course aussi dure qu'un marathon :

 

 

Nous voilà donc tous partie ce matin avec enthousiasme pour Bedoin lieu du départ de la course à 300m d’altitude.

 

 

 

Après un bref échauffement avec la même ferveur que les 450 autres coureurs nous attendons le départ ; avec le célèbre musique « O Fortuna » le stress est à son comble ; le grand moment est arrivé et c’est parti.

 

 

 

 

Cette année il fait très chaud à Bedoin et durant la 1^ère partie du parcours qui nous amène de Bedoin à St Estève bien que les pourcentages soient encore très limités (entre 2 et 5%) ; nous devrons composer cette année avec un vent chaud assez fort d’Est que l’on prend de face..

Je suis partie en compagnie de Christophe ; le rythme que l’on suit me semble à ce moment de la course raisonnable ; on fait du 11.5km/h ; pourtant avec le recul final de la course je pense que je suis parti un peu trop vite…
En effet dès le virage de St Estève mon rythme cardiaque s’emballe entre 165 et 170 pulsations ;  est-ce la chaleur, le vent ? Ce qui est certain c’est que je dois déjà me calmer si je souhaite aller jusqu’au bout…

Christophe est plus raisonnable que moi et a baisser son tempo, moi je file devant mais je sens bien que c’est dur… J’attends le second souffle mais le Ventoux est redoutable ; entre le virage de St Estève et le Chalet Reynard c’est 9km terrible de montée continue entre 8 et 12% sans le moindre répit pour se refaire une santé.

Je souffre de la chaleur et ma progression est difficile, la forêt n’en finit pas ; de longue lignes droites puis des virages et encore des lignes droites… On n’en voit pas la fin.. Aux  abords du Chalet Reynard mes jambes sont tétanisées : je commence à sentir un début de crampes aux mollets… Je dois me résigner à marcher.. Le temps file et j’arrive à hauteur du Chalet Reynard (1400m) en 1h50 ; les calculs vont vite dans ma tête j’ai bien compris que je ne ferai pas aussi bien que l’année dernière..

 

 

Peu importe, l’objectif c’est d’aller jusqu’au bout, il me reste 6km terrible, maintenant on est sorti du bois et le mont Ventoux surgi dans toute sa splendeur, la vue est grandiose, tout est beau ; le sommet parait tout prêt pourtant je sais que la route est longue encore.

Après le chalet Reynard j’aperçois Christophe qui est revenu à mon niveau ; je l’attends pour faire un bout de chemin avec lui et je reprends un tempo où j’arrive à éviter les crampes ; Christophe adopte un rythme plus lent ; je sais que l’on se retrouvera bientôt réuni au sommet..

Je serre les dents, mais je me sens complètement vidé, j’ai mal aux pieds et aux jambes et je n’ai plus de force, mais tant que je peux je cours, dès que la pente se fait plus dure je suis obligé de marcher ; soit pour éviter le déclenchement d’une crampe soit car je ne peux plus courir !!!

Bon sang que le dernier kilomètre est long et pénible, puis arrive enfin le dernier virage, et à la sortie du virage l’ultime montée où un vent terrible me cloue littéralement sur place ; dans un dernier effort du bout du bout je franchi la ligne d’arrivée, M. CONSTANT est fidèle au poste ; il me tend la main avec un grand sourire : je suis heureux je viens de vaincre une 2^ème fois le géant de Provence.

 

 

Je regarde mon cardio 2h45 soit 10mn de plus que l’année dernière ; je suis un peu déçu de mon temps mais tellement heureux d’avoir été jusqu’au bout !!!

 

Christophe est tout proche il passe la ligne en 2h48 ; il a réalisé une superbe performance sur son temps de 2011 ; 10mn de moins extraordinaire avec les conditions de cette année !! Bravo mon pote !!!

 

 

Denis pour son 1^er Ventoux a lui aussi été victime de crampes, il a été jusqu’au bout de l’effort et en termine en 3h06, Jérôme passe la ligne en 3h09 pas mal pour une 1^ère montée sans s’y être préparé.

A l’arrivée on est super heureux de se retrouver entre copains, on est tous lessivés mais fier d’avoir relevé le défi..

 

 

Merci Denis pour la logistique et la petite surprise en or !!!

Au niveau organisation tout était parfais : retraits dossards, ravitaillement, arrivée, transferts coureurs, ambiance… que du bon !!! Bravo

Le récit de mon pote Christophe :

http://passion-running-84.eklablog.com/

 

A l’année prochaine